Le dépistage, une arme redoutable… encore sous-utilisée
Le test de dépistage, notamment le dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) dans le sang, permet une détection très précoce. Et qui dit détection précoce dit traitement plus léger, plus efficace, et surtout de meilleures chances de guérison. Une vaste étude européenne (ERSPC), menée pendant vingt ans sur plus de 70 000 hommes, a démontré que le dépistage régulier pouvait réduire de près de 20 % le risque de décès par cancer de la prostate.
Pourquoi tant d’hommes l’évitent-ils ?
C’est la grande question. D’après les chercheurs de l’Institut du cancer Érasme, aux Pays-Bas, un homme sur six ne se rend jamais à ses rendez-vous de dépistage. Et ceux-là présentent un risque 23 % plus élevé de décéder d’un cancer de la prostate. La raison ? Selon la chercheuse Renée Leenen, cela reflète un rapport plus global à la santé : « Les hommes qui évitent le dépistage sont aussi ceux qui ont tendance à négliger les soins préventifs et les habitudes de vie saines. » En d’autres termes, c’est un choix – conscient ou non – de reléguer leur santé au second plan.
Comment lever les freins ?
Le dépistage de la prostate n’est ni douloureux ni compliqué. Mais pour qu’il entre dans les habitudes, encore faut-il qu’il soit dédramatisé. Il est essentiel de mieux informer, de rassurer, et surtout de briser les idées reçues autour de ce sujet encore perçu comme gênant. Les campagnes d’information, les témoignages d’hommes concernés, mais aussi les discussions franches avec les professionnels de santé, peuvent grandement changer la donne.