Mais l’hypothèse la plus répandue — et probablement la plus simple — est celle du divertissement. Il s’agirait d’un jeu improvisé, d’un défi entre amis ou d’un simple geste de désinvolture. Une paire de baskets usée, une rue tranquille, et hop, on tente de les accrocher au fil comme un lancer de cerceau. C’est un peu le « pétard du quartier » version visuelle : inutile mais amusant.
Ce phénomène a d’ailleurs été observé dans de nombreux pays, sans lien apparent avec la criminalité ou un message caché. Il semblerait que les gens perpétuent simplement ce qu’ils ont vu ailleurs, comme une tradition urbaine moderne. Un peu comme écrire son nom sur un arbre ou laisser un cadenas sur un pont : un petit acte qui laisse une trace.
Un symbole qui ne veut rien dire… ou tout dire
Finalement, ce geste peut être interprété de multiples façons selon le contexte. C’est cette ambiguïté qui rend le phénomène fascinant : une simple paire de chaussures peut évoquer une fête d’adolescents, un adieu militaire ou un caprice créatif. C’est aussi ce qui fait le charme des objets du quotidien détournés de leur usage : ils laissent libre cours à l’imagination.
Plutôt qu’un code secret ou un signe inquiétant, ces baskets suspendues sont probablement le reflet de l’esprit humain : joueur, symbolique et parfois un peu rebelle. Comme les graffitis ou les bonhommes dessinés à la craie sur le trottoir, elles rappellent que les villes sont aussi des terrains d’expression, même pour les plus jeunes.